« Je suis sortie d’une secte il y a maintenant un an ». Chaque personne que j’accompagne prononce une phrase clé au cours de son coaching. Je vous livre ici ces moments, qui éclairent mon travail de coach. Le prénom et le sexe ont été changés.
Un constat sans explications
Camille a 28 ans. Elle est cadre à haut potentiel dans une entreprise française. Le coaching vise à la faire gagner en assurance dans ses prises de parole en public.
Je constate rapidement que ses propos sont clairs, structurés, son débit est bon. Aucun problème significatif, donc. Alors, qu’est-ce qui bloque ?
Elle se dit inhibée, qu’en réunion « c’est compliqué ». Mais au fil de nos échanges, j’ai dû mal à cerner le nœud du problème. Elle vit mal les relations hiérarchiques, sans que j’en comprenne la raison. Je décide d’en parler à ma superviseure, pour prendre du recul et mieux avancer.
L’aide de la supervision
A l’issue de cette séance de supervision, j’ai l’esprit clair. Je vais exprimer mon ressenti, et lors de la séance suivante, je prends la parole la première, chose rare. « Je ressens un blocage lié à l’autorité, ça résonne très fort pour moi et je me demande si ça résonne pour vous « .
Camille s’ouvre alors à moi et me raconte son parcours, celui d’une petite fille embarquée par ses parents dans un mouvement sectaire dit ‘’ouvert’’. Et qu’elle a quitté il y a un an.
« Je suis sortie d’une secte il y a maintenant un an »
Je suis sonnée par cette info. Dans le même temps, je suis heureuse de la confiance qui m’est accordée et je comprends beaucoup de choses.
Je m’assure immédiatement qu’elle est entourée, et notamment sur le plan psychologique. Ce qui est le cas, Camille me dit qu’elle va bien, qu’elle avait longuement réfléchi à sa sortie.
Lors des sessions suivantes, en parallèle de son travail personnel, nous avons travaillé l’autorisation : s’autoriser à parler, donner son avis, et se séparer petit à petit de l’habitude du retrait dans un groupe.
Quelques semaines plus tard, lors de la réunion de clôture du coaching, son manager est enthousiaste. « Je ne sais pas ce que vous avez fait, c’est le jour et la nuit. » Camille a beaucoup progressé. Elle s’exprime désormais avec plus d’assertivité et ose prendre la place qui lui revient.
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