« Je me sens comme un tout petit garçon. J’ai tendance à ne pas prendre beaucoup de place ». Chaque personne que j’accompagne prononce une phrase clé au cours de son coaching. Je vous livre ici ces moments, qui éclairent mon travail de coach. Le prénom et le sexe ont été changés.
L’entendre et le voir
Je me souviens très bien de la première fois que je l’ai rencontré. Ce cadre sup’ rentre dans mon bureau et s’assoit tout recroquevillé dans le fauteuil. Il m’explique son besoin de coaching : « Je me sens comme un tout petit garçon. J’ai tendance à ne pas prendre beaucoup de place. »
Et je lui réponds : « Cela se voit physiquement, rien qu’à votre posture dans ce fauteuil. »
La demande
Quelque temps plus tôt, sa direction lui a rattaché un nouveau service, afin qu’il optimise la collaboration entre deux équipes jusqu’ici trop distantes. Ainsi, elle me demande de l’accompagner dans son élargissement de fonction.
Amer, l’ancien manager de la nouvelle équipe s’attache à ternir sa réputation. Alors, gérer cette situation, intégrer la nouvelle équipe, prendre son nouveau rôle, cela devient compliqué pour mon client. Surtout qu’il a un besoin élevé d’être apprécié de ses collaborateurs et vit dans la peur de déplaire. Il se sent tiraillé entre le besoin d’être approuvé et le besoin de s’affirmer.
« Je me sens comme un tout petit garçon »
Pour aider ce « petit garçon » à s’effacer et à ce que l’adulte reprenne les commandes, je lui propose, notamment, un exercice de modelage. Ici, il s’agit de choisir quelqu’un dont l’autorité/l’affirmation de soi l’inspire. Comment cette personne s’y prend-elle ? Vexe-t-elle les gens lorsqu’elle leur adresse une remarque ? Comment réagit son équipe ? Est-ce qu’elle a peur de déplaire ? Toute une série de questions pour que le coaché prenne conscience, à partir d’une personne référente, que l’on peut faire preuve d’autorité sans blesser.
Y parvenir suppose également de muscler ses arguments. Nous travaillons donc à mieux préparer ses interventions.
Petit à petit, il réussit à surmonter sa peur de se voir rejeté et gagne en légitimité. Je le vois, au fil des séances, être assis plus droit dans le fauteuil.
Lors de la clôture du coaching, son manager est très satisfait de voir son collaborateur plus à l’aise, de prendre sa place et de créer un collectif plus soudé.