Prendre soin de soi et des autres : voici un autre grand point dans le rôle du manager. Nous poursuivons les articles sur la difficulté d’être manager en raison des attentes très fortes sur ce métier. Comment prendre soin ?
Le cadre de fonctionnement
« Un manager, c’est comme un jardinier : si tu ne t’occupes pas de tes plantes, elles finissent par dépérir. » La métaphore est simple, et elle résume bien l’enjeu du « Care management ». Entre burn-out, charge mentale et attentes croissantes, les collaborateurs ont besoin de plus que des objectifs clairs. Ils ont besoin de savoir qu’on se soucie d’eux.
Alors, pour prendre soin de soi et des autres, le premier élément nécessaire, c’est de fixer un cadre de fonctionnement, qui permet de la confiance et de la protection. Quelles sont les règles organisationnelles et de savoir travailler ensemble ? Quels sont les rituels managériaux ? Qu’est-ce qui se passe en cas de comportement inadapté ? Qu’est-ce qui se passe quand un collaborateur se trompe ? etc. Ainsi, il s’agit pour le manager de réfléchir et de coconstruire avec son équipe ces règles de fonctionnement. Et de les faire évoluer au rythme de la maturité de l’équipe.
La juste dose d’autorité
Donc, pour faire respecter le cadre de fonctionnement et que chacun y trouve sa place avec équité, l’autorité est le deuxième élément nécessaire. A bien différencier de l’autoritarisme !
En effet, l’autorité c’est le pouvoir d’autoriser, d’ouvrir le champ des possibles à ceux que l’on dirige, d’orienter, d’aider. Alors que l’autoritarisme, c’est l’autorité dévoyée, un pouvoir pour soumettre et maintenir en situation de faiblesse. Là où l’autoritarisme impose, domine, interdit, ordonne, affaiblit. L’autorité permet, autorise, élève et développe la puissance pour être auteur de ses actions. L’un est négatif et suscite la crainte, l’autre est positive et inspire le respect. L’autorité est donc une responsabilité dont il faut faire bon usage.
Les bonnes (et belles) attitudes
Enfin, pour prendre soin de soi et des autres, un troisième élément est nécessaire : incarner certaines attitudes.
– Le respect et l’honnêteté : être en confiance, exprimer un autre point de vue, un désaccord dans un esprit constructif.
– L’ouverture et la générosité : être à l’écoute des autres, se reposer sur leur expertise et leurs idées, donner de son temps, partager une expérience et faire progresser.
– La gentillesse : intelligemment dosée en ayant une réelle lucidité sur les objectifs à atteindre et la prise de décisions difficiles.
– L’intégration des émotions pour rassurer, encourager sans être déprécié/se déprécier.
– Le droit à l’erreur et le soutien : accepter la prise de risque et le possible échec en le voyant comme un encouragement à progresser.
– La réflexivité : prendre de la distance, interroger ses pratiques, analyser sa façon d’agir pour s’améliorer et trouver des actions correctives.
Manager est une responsabilité difficile. Aussi, prendre soin de soi et des autres est vraiment important. Parce que je suis un manager aux règles claires, alors je protège l’équipe et je me protège. Parce que j’utilise à bon escient l’autorité, alors je suis un manager puissant dans le soutien et dans le respect. Parce je donne le droit à l’erreur, que je suis ouvert, alors, j’offre à mon équipe le chemin du développement, de la progression et de la sérénité.




