L’incohérence abîme la confiance. Une phrase simple, mais que beaucoup sous-estiment. Et pourtant, elle agit en silence, fragilisant notre crédibilité sans faire de bruit. Prenons deux exemples concrets.
Quand le message se contredit lui-même
Je reçois un mail soigné d’un expert LinkedIn. Son titre : « Calendly est mort. »
Le contenu est construit, argumenté. Et, il déconseille formellement d’utiliser Calendly, au nom de la qualité relationnelle.
Avec tout en bas du message, pour caler un rendez-vous ? Un lien Calendly.
Ce décalage, subtil mais évident, sape le message principal. Il fait douter de la sincérité, de la cohérence, de la posture.
L’incohérence abîme la confiance dans le quotidien managérial
Un dirigeant que j’accompagne me parle de son agacement face à un collaborateur qui ne respecte pas ses consignes. Je l’écoute, puis lui rappelle avec un sourire qu’il a lui-même ignoré une consigne que je lui avais envoyée par mail. Il en rit… et se rend compte de l’effet miroir.
Ainsi, l’incohérence abîme la confiance, même dans les petites choses. Elle brouille nos messages, provoque des doutes chez nos interlocuteurs. Et, elle diminue l’impact de notre parole. Et souvent, nous ne la voyons même pas. Nous croyons être clairs, alignés. Mais l’autre perçoit un décalage… et avec lui, le doute s’installe.
Comment retrouver l’alignement ?
L’incohérence est souvent silencieuse. C’est ce décalage discret, mais qui laisse des traces. Dans les deux exemples, ce qui se joue, ce n’est pas la gravité d’un écart, mais la trace qu’il laisse. Une dissonance, un flottement, un doute.
La confiance, elle, se construit autrement. Sur l’alignement entre ce que je pense, ce que je dis et ce que je fais. Sur cette cohérence vécue, visible, répétée. Elle grandit quand je me montre exigeant avec moi-même autant qu’avec les autres. Quand ce que je demande, je suis prêt à l’incarner. Demander aux autres ce qu’on s’applique à soi-même. C’est exigeant. Et profondément puissant.
Si l’incohérence abîme la confiance, l’alignement crée de la profondeur. C’est là que le leadership prend sa densité. Dans cette justesse, souvent discrète elle aussi, mais toujours perceptible.