Le complexe de Dieu ou god complex envahit les réseaux sociaux et les médias. Du post LinkedIn racontant (parfois exagérément) le succès d’une intervention aux exigences délirantes d’un candidat lors d’un recrutement, ces comportements peuvent montrer un complexe de Dieu.
Qu’est-ce que le complexe de Dieu (god complex) ?
Sans être un terme clinique, le complexe de Dieu est le fait de se percevoir comme un Dieu, plus intelligent, plus fort, plus désirable. Bref, se prendre pour un être exceptionnel, se mettre sur un piédestal et se penser supérieur aux autres, jusqu’à croire avoir droit à un traitement spécial.
Comment se caractérise-t-il ?
Les personnes touchées par le complexe de Dieu ont, notamment, les comportements suivants :
– Se mettre en avant, se vanter, avec un sentiment élevé de supériorité.
– Croire qu’elles savent tout mieux que tout le monde, avec une forme de dédain envers l’autre.
– Avoir de très grandes ambitions et un besoin insatiable d’admiration et d’attention.
– Manquer d’empathie, avec une faible attention à l’autre (normal, toute l’attention doit être sur elles).
– Refuser toute critique, avoir toujours raison, en pouvant être rigides et têtues.
– Penser être incompris des autres, par la difficulté de se mettre à la place des autres.
– Enfin, avoir un comportement manipulateur pour obtenir ce qu’elles veulent.
En résumé, du narcissisme ? En effet, il s’agit d’un narcissisme très exacerbé, avec une confiance en soi (en apparence) inébranlable. Car c’est le tout paradoxe de ces personnes : un ego qui balaye tout et qui cache un profond manque de confiance en soi.
D’où vient ce complexe ?
Le complexe de Dieu ou god complex a plusieurs origines. Tout d’abord, notre système éducatif. Il évite l’échec et crée donc une peur de celui-ci, valorisant les meilleurs. L’éducation de ces dernières décennies met aussi l’enfant au cœur de tout, générant des « enfants rois », tout-puissants et un (gros) poil narcissique. C’est à la fois positif, avec beaucoup d’attention apportée aux enfants et négatif, avec une difficulté à gérer leur frustration. Du coup, ces enfants idéalisés devenus adultes, recherchent en permanence l’attention parentale. Pour cela, ils restent au centre d’une autre attention (professionnelle, amicale, médiatique…). Ils prennent de la place, parlent sans cesse d’eux et comme ils ne savent pas/peu gérer leur frustration, la critique est inaudible.
Ensuite, le fonctionnement de notre société et des entreprises autour de la performance. En effet, la performance, voire la surperformance est valorisée, il faut réussir. Réussir dans son boulot, ses amours, faire le meilleur gâteau au chocolat, etc. L’échec est refusé, reconnaître ses faiblesses tout autant (regardons tous ces filtres utilisés pour avoir une meilleure image de soi). L’humilité est, elle, peu valorisée ou en tout cas, pas encore, pas suffisamment. Il faut briller et avoir toujours plus de likes.
Quoi faire ?
Le complexe de Dieu ou god complex a des conséquences négatives importantes sur la vie d’une personne. Cela cause des problèmes dans les relations, en ayant du mal à nouer et à maintenir des relations saines. Elles peuvent également avoir des difficultés à garder un emploi.
Pour éviter de tomber dans le complexe de Dieu, il est nécessaire de trouver un équilibre entre trop d’humilité et trop de narcissisme. Un ego canalisé autorise une saine ambition, qui permet de se mobiliser et atteindre ses objectifs. Un ego à sa place, c’est aussi accepter l’échec et savoir s’en relever.
Un bon dosage entre une juste discrétion et une juste autocongratulation !
Le complexe de Dieu ou god complex peut donc être envahissant, particulièrement en entreprise, pour le manager et l’équipe. Pour limiter son émergence, favorisez notamment une culture de l’humilité et de l’acceptation de l’échec.