Mieux décider en limitant l’effet de gel, c’est un point important pour éviter les décisions erronées. Mais qu’est-ce que cet effet ?
L’effet de gel
Kurt Lewin, psychologue social américain, a démontré cet effet de gel lors d’une expérience. Et il se résume ainsi : prendre une décision et la maintenir alors qu’elle n’a pas les effets attendus ou que les éléments clés ayant conduit à cette décision ont disparu.
Prenons un exemple : vous avez rencontré pour la première fois votre nouveau collègue. C’était il y a un mois environ et vous étiez à distance (grrrhhh pour une première prise de contact !). Votre collègue avait choisi un arrière-plan de sable blanc, avec mer turquoise et palmiers (visualisez bien cet arrière-plan). Vous vous êtes dit que c’était un arrière-plan peu professionnel pour un premier contact. Et comme vous avez trouvé votre collègue hésitant sur certaines réponses ; paf plage + hésitation = pas sérieux. Alors, que pour lui, c’était une manière de mettre du joli dans un temps tout moche et que ses hésitations viennent de son stress (normal) d’une nouvelle fonction.
Depuis un mois, vous avez eu d’autres réunions avec lui, et à chaque fois, vous avez pensé pas sérieux. Et même, si ses réponses sont plus sûres. La décision le concernant est donc gelée/collée.
Comment déjouer l’effet de gel ?
L’effet de gel peut perdurer longtemps et faire commettre de nombreuses erreurs. Pour déjouer cet effet, plusieurs pistes s’offrent à vous :
– Tout d’abord, être conscient de son existence (et normalement, c’est fait si vous êtes arrivé jusqu’ici de l’article !).
– Regarder comment changer votre décision initiale, c’est-à-dire tenir compte qu’un critère/des critères de votre décision initiale a/ont changé (ici, les réponses plus sûres de votre collègue).
– Accepter que votre décision initiale ait changé, que vous avez même pu vous tromper (car en fait, ce collègue, il est vraiment bien…). Et c’est parfois bien difficile d’accepter cette erreur. Car nous avons tendance à être fidèles à nos décisions et a rapidement oublier ce qui nous a poussé à les prendre. C’est toute la question de la résistance au changement !
– Et pour vous aider à « dégeler » votre décision, l’autre peut aussi créer un effet de surprise pour court-circuiter cette décision. Ainsi, votre collègue peut vous demander quel arrière-plan vous voulez aujourd’hui, avoir mis une cravate, changer le déroulé habituel de la réunion, etc.
L’effet de gel consiste donc à conserver une décision, même si les raisons de l’avoir prise ont évolué. Et qui peut conduire à une décision finalement erronée. Pour mieux décider en limitant l’effet de gel, il est donc important de revoir nos décisions et de s’assurer qu’elles ne sont pas collées !
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