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Savoir dire non

5 Mar,23

Savoir dire non est une difficulté régulière que je rencontre chez les personnes que je coache. Qu’est-ce qui est si difficile ? Comment savoir dire non avec respect et confiance ?

Quand les émotions s’en mêlent

Dire non, c’est refuser la demande de l’autre. Donc, cela devrait être facile : nous ne sommes pas en mesure de répondre à ce qui nous est demandé, nous refusons. Et très souvent, il y a une confusion entre la demande elle-même et la personne qui fait la demande. En refusant la demande, en fait, nous pensons dire non à la personne.
Et les émotions s’en mêlent : la peur de déplaire, d’être jugé par l’autre, de décevoir, de blesser, des conséquences du refus, etc. La culpabilité, la gêne voire la honte de passer pour la personne pas sympa, d’être perçue comme égoïste et pire arrogante… Et comme nous voulons plaire et être appréciés, prouver notre valeur, la majorité d’entre nous disent oui… en pensant non.

Les bénéfices de savoir dire non

Ils sont nombreux et en voici quelques-uns :
– L’affirmation de soi : dire non, c’est se dire oui à soi. Affirmer son besoin comme par exemple un besoin de temps (je finis mon dossier et je refuse de faire passer le dossier de mon collègue avant). Ou encore un besoin de respect (je suis arrivé plus tôt pour terminer la préparation de cette réunion et partir plus tôt, et je refuse de rester parce que mon collègue s’est mal organisé).
– Ensuite, l’estime de soi : poser des limites aux autres, c’est éviter d’être abusé pour notre gentillesse, notre disponibilité et notre capacité à se contorsionner pour tout faire. Et cela booste l’estime de soi !
– Puis, la gestion de son temps et de son énergie : refuser des demandes, c’est alléger son agenda et son esprit. Nous avons tous un temps limité dans la journée et nous pouvons vite nous retrouver surchargés. Donc, savoir dire non permet de se concentrer sur les projets les plus importants pour nous, et préserver notre santé mentale et physique. A lire ! Alléger son agenda
– Enfin, la régulation du stress, de la frustration et du ressentiment. En effet, savoir dire non permet d’éviter de ruminer et d’éprouver un sentiment d’aigreur.

Comment dire non ?

Quand j’aborde les différentes solutions possibles avec les coachés, nous regardons celles déjà acquises et celles à acquérir.
– Se demander qui doit faire ce qui est demandé. Sous le coup des émotions, il arrive que nous disions oui immédiatement… pour se rendre que ce n’est pas à nous de faire ce qui est demandé ! Aussi, il est important d’éviter la précipitation de la réponse : « Je vais y réfléchir ; accorde-moi un peu de temps de réflexion et je reviens vers toi rapidement ».
– Poser des limites claires et les faire respecter. Il s’agit de créer une relation saine avec l’autre où la possibilité d’un refus existe. Que si nous refusons, c’est pour une bonne raison. Que nous sommes disponibles et pas à disposition de l’autre : « Je comprends que c’est important, pour autant, je ne suis pas en mesure de t’aider à ce sujet ».
– Cesser de culpabiliser. Le refus concerne la demande et non la personne. Nos besoins sont aussi importants et à respecter que ceux des autres. Nous ne sommes pas responsables de leurs émotions et de leurs réactions.
– Être honnête. Refuser ne veut pas dire mentir. Donc, il est inutile de chercher des excuses et des raisons fausses, qui pourraient se retourner contre nous et servir d’arguments pour l’autre.
– Expliquer le refus avec respect. Sans se justifier, il est intéressant d’expliquer la raison du refus pour faire comprendre notre point de vue et à éviter tout malentendu.
– Pratiquer. Savoir dire non est une compétence comme une autre. Aussi, pour être compétent, il nous faut faire et accumuler de l’expérience ; par exemple, de l’entraînement avec les proches avec des scénarios fictifs, comme des jeux de rôle.

Et parfois dire oui !

En effet, nous pouvons refuser tout bonnement la demande et il est aussi possible de trouver une autre solution.
– Proposer une alternative. Ainsi, elle peut prendre la forme par exemple d’un délai, de l’aide d’une autre personne. Je constate très souvent, que dans le monde actuel, il est difficile pour les gens d’attendre, de faire preuve de patience. Ils veulent tout et maintenant. Avec mes coachés, nous regardons attentivement la notion de délai. Et, très souvent, la demande immédiate n’en est pas une. Finalement, la personne demandeuse peut attendre un peu.
– Et savoir dire oui ! Parfois, la meilleure solution est de dire oui. En effet, notre calculette mentale pèse le ratio de l’énergie dépensée à dire non, du stress possible à le faire, du temps nécessaire versus nos priorités. Le verdict tombe : nous faisons. Nous faisons et sans culpabilité, sans sentiment de faiblesse. Nous faisons car nous avons choisi de le faire.

En conclusion, savoir dire non est une compétence importante. Notamment, elle permet de poser des limites, de respecter son agenda, de gagner en affirmation de soi et en estime de soi. L’essentiel est de comprendre que les besoins des uns sont aussi importants que les besoins des autres.

Photo de Brett Jordan sur Unsplash

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