La difficulté d’être manager est liée au monde qui évolue vite et des exigences incessantes qui vont avec. Le rôle du manager est toujours le même : définir l’organisation et les moyens pour permettre à l’entreprise d’atteindre ses objectifs et selon ses ressources disponibles.
Un métier en tension permanente
Il y a plus de 50 ans, les enjeux étaient de fabriquer en masse, rapidement, des produits complexes, avec un personnel peu qualifié. Le management a donc a simplifié, fractionné les processus, les gestes et a créé des règles à respecter. Il y a encore dix ans, le rôle du manager semblait presque immuable : organiser, contrôler, atteindre des objectifs. Aujourd’hui, c’est une tout autre histoire.
Les salariés sont beaucoup plus qualifiés, diplômés, capables de faire face à la complexité et de s’y adapter. Entre l’intelligence artificielle, le télétravail, et des collaborateurs toujours plus exigeants sur le sens et l’équilibre de vie, le métier s’est transformé en un exercice d’équilibriste permanent.
Vous devez à la fois piloter une équipe dispersée entre bureau, domicile et espaces de coworking, intégrer des outils numériques qui évoluent tous les trois mois, et répondre à des attentes qui ne cessent de grandir.
Il est attendu du manager de donner du sens, de développer son équipe, d’être présent, dans le soutien, d’apporter de la reconnaissance, de savoir créer un collectif. Et d’être exemplaire tout en étant agile et en même temps, savoir faire preuve d’autorité quand c’est nécessaire. Puis, savoir recruter, travailler en intelligence collective, gérer ses émotions et celles des autres, être résilient, savoir décider. Je pourrais encore continuer la liste longtemps tant elle est longue. D’où la difficulté d’être manager avec parfois/souvent peu de candidats intéressés…
Comment s’y retrouver ?
La clé, c’est d’accepter que le manager ne peut plus tout maîtriser. Il doit savoir concentrer ses efforts.
1. Clarifier les priorités plutôt que tout gérer : cela suppose de choisir.
Je demande aux personnes que j’accompagne de se bloquer du temps pour identifier ce qui relève vraiment de leurs responsabilités et ce qui peut être délégué ou simplement laissé de côté. Trois questions utiles :
– Qu’est-ce qui a le plus d’impact sur les objectifs de mon équipe ?
– Qu’est-ce qui dépend réellement de moi ?
– Qu’est-ce que je peux simplifier ou transmettre ?
2. Coconstruire le cadre avec l’équipe
Les collaborateurs ont besoin de repères. Coconstruire avec son équipe les règles de fonctionnement, les rituels et les modes de communication permet de renforcer l’adhésion et la responsabilisation.
Un cadre clair, partagé et évolutif crée à la fois de la sécurité et de la confiance.
3. S’écouter
La performance managériale repose aussi sur la capacité du manager à savoir où il en est. Observer son propre état émotionnel, reconnaître sa fatigue, son stress ou sa surcharge permet de réguler avant de subir. Un manager lucide émotionnellement fait preuve de discernement, préserve son équilibre et celui de son équipe.
Quelques pistes toutes simples : de la respiration consciente dans la journée (de la cohérence cardiaque par exemple, compter 4 secondes avant de répondre et éviter une réaction forte, différer une décision sous tension (je prépare un mail et je ne l’envoie pas immédiatement, je le reprends dans la journée, avec du recul).
En résumé, c’est apprendre à naviguer dans la complexité avec discernement, à poser des choix lucides, à créer du lien et à faire grandir son équipe sans s’oublier soi-même. C’est ce qui fait toute la beauté et toute la difficulté du rôle de manager.
 
				



