La grande désillusion des salariés, c’est le résultat d’une étude menée entre mars 2020 et avril 2021. La crise du Covid-19, de par son obligation de travailler différemment, a ouvert la voie à un réenchantement du travail et particulièrement du management. Trois phases ont été vécues par les collaborateurs et nous sommes dans la phase de désillusion.
Phase 1 : l’exaltation
Après la stupeur de l’annonce du premier confinement, les salariés vivent une phase d’exaltation. En effet, ils pensent que la crise va pousser les directions, les DRH et les managers à changer leurs pratiques et notamment managériales.
Phase 2 : le traumatisme
Le deuxième confinement arrive. Les contraintes sanitaires pèsent plus fortement sur chacun, avec une prise de conscience que ça va durer. Et les personnes interrogées perdent leurs illusions. 67 % répondent que la crise ne change rien ou qu’elle aggrave ce qui n’allait déjà pas. Un traumatisme.
Phase 3 : la désillusion
La crise dure, chacun a fait beaucoup d’efforts pour s’adapter. Et les salariés souhaitent une prise en compte de leurs attentes et des apprentissages de cette crise. La désillusion est là. En effet, ils ressentent un fonctionnement disloqué et désorganisé, avec une organisation du travail peu repensée.
Les conséquences
Ces trois phases ont des conséquences importantes :
– Le repli sur soi, avec l’existence de plusieurs communautés se regroupant toutes seules, sans avoir besoin d’être dans l’entreprise (pour aller plus loin sur le phénomène du repli sur soi, c’est ici).
– Le manque d’engagement. Lors de la première phase, les personnes interrogées utilisaient le « nous » signe de leur implication dans le collectif. Lors de la seconde phase, c’est un repli sur le « je » et dans la troisième période, l’emploi du « on », révélateur d’une prise de distance par rapport au collectif et à son engagement.
– La tension. La reconnaissance des bénéfices du télétravail, le passage d’une culture de la méfiance et du contrôle à une culture de confiance et de bienveillance sont autant d’attentes des collaborateurs. Cette certaine indifférence des entreprises face à ces attentes pourrait conduire à tendre encore plus le rapport du salarié à l’entreprise.
Face à la désillusion des salariés, il s’agit donc maintenant d’éviter le repli sur soi et raviver l’engagement collectif. D’allier le passé de l’entreprise, où s’est construite, au fil des années, la culture d’entreprise avec ses rites, ses symboles, et ses mythes, et le présent, avec la réflexion sur comment travailler ensemble autrement.
Photo by Visual SPhoto by 愚木混株 cdd20 on Unsplash et pour lire l’article original.