« J’ai le droit d’être en colère ! ». C’est ainsi qu’une coachée est arrivée en séance, furieuse contre un collaborateur en retard, une fois de plus, dans son travail.
Une émotion légitime
Et elle a raison : la colère est une émotion légitime. Elle est un signal. Elle nous informe que quelque chose d’important pour nous est mis à mal. Dans son cas, c’est son besoin de justice qui est insatisfait. Elle a tout essayé avec ce collaborateur, et pourtant, la situation ne change pas.
Alors, elle a accumulé, évité d’exprimer sa colère… Jusqu’à ce qu’elle explose en séance avec moi !
Parler de sa colère
Pourquoi n’a-t-elle rien dit ? Par peur de détériorer la relation et de perdre le contrôle. Mais résultat : elle arrive en coaching énervée, frustrée et impuissante.
Comment transformer cette colère en un levier d’action plutôt qu’en un poison ?
Conseil n°1
Apprendre à calmer la colère sur l’instant : face à son collaborateur, elle a ressenti une montée de tension immédiate. Or, dans cet état, difficile d’avoir une discussion constructive. Nous avons donc travaillé sur des techniques de recentrage :
➡ Respirer profondément pour ralentir le rythme cardiaque et apaiser l’émotion.
➡ Prendre du recul en allant marcher quelques minutes pour évacuer la tension.
➡ Reporter la discussion au bon moment plutôt que de réagir sous le coup de l’émotion.
L’objectif est d’éviter de laisser la colère s’exprimer de manière brute, mais l’accueillir pour en faire un moteur de communication.
Conseil n°2
Exprimer sa colère de manière constructive : plutôt que de se laisser emporter par l’agacement, elle a appris à poser des mots clairs sur son ressenti, en évitant reproches et accusations.
Voici quelques exemples de reformulation :
❌ « Tu es toujours en retard, ça commence à bien faire ! »
✅ « Je ressens de la frustration quand les délais ne sont pas respectés, car cela impacte notre projet. »
❌ « Tu ne respectes jamais les délais, c’est inadmissible ! »
✅ « Je suis préoccupée par ce retard et j’aimerais discuter de comment nous pouvons y remédier. »
❌ « J’en ai marre que tu ne fasses pas ton travail correctement ! »
✅ « Je me sens agacée par ce retard et une meilleure communication pourrait nous aider à avancer. »
L’idée, sans édulcorer ses émotions, est de les exprimer de façon à ouvrir le dialogue plutôt qu’à braquer l’interlocuteur.
Conseil n°3
Travailler sur sa relation à la colère : au-delà de cette situation précise, nous avons exploré des questions plus profondes :
– Pourquoi ce sentiment d’injustice la touche-t-elle autant ?
– Quelle peur l’empêche de poser clairement ses limites ?
– Comment peut-elle transformer la colère en une énergie positive, plutôt qu’en une émotion bloquante ?
Exprimer sa colère ne signifie pas perdre le contrôle, bien au contraire. Cela permet de reprendre la maîtrise de la situation, d’affirmer ses besoins et de restaurer un cadre de travail sain.
Photo de Yogendra Singh sur Unsplash